Ce
texte ne concerne pas seulement Gingins mais aussi toutes les autres
communes du future groupement Asse & Boiron. Toutes les
informations sur le groupement sont disponibles sur un site Internet
de belle confection à www.asse-et-boiron.ch.
Nos
conseils communaux, à Gingins le 9 octobre 2014, ont voté avec une
belle unanimité l'acceptation du projet de fusion. Symptôme de la
mauvaise compréhension du fonctionnement de notre démocratie, la
municipalité a jugé opportun d'expliquer au législatif qu'il faut
approuver la fusion afin que la population puisse s'exprimer à son
tour. Ainsi le conseil communal a été invité à renoncer à sa
responsabilité politique et à envoyer un signal favorable à la
fusion à la population sans discussion sur le fond du projet. Je
réagis en tant que membre de la population et je vais certainement
voter contre la fusion pour les raisons que voici.
Il
ne fait pas de doute que l'immense majorité de la population
mondiale ne peut que rêver des droits politiques des Suisses (et
depuis peu des Suissesses). La vie dans notre pays étant assez
réglementée le pouvoir décisionnel local est très important.
Lorsque nous faisons une demande à la commune pour construire un
cabanon de jardin, refaire une façade, un portail, une clôture ou
abattre un arbre dans notre jardin, les gens qui décident
connaissent les lieux, nous en connaissons un certain nombre et le
« pouvoir de proximité » est exercé dans des bonnes
conditions, certes, avec toutes les aléas, inévitables, de relation
de voisinage. Pourquoi alors accepter que ces décisions locales
soient prises par un conseil dont la majorité ne connait pas notre
village ? Pourquoi renoncer, de manière quasi-irréversible, à
notre droit de décider. Pour la sacro-sainte efficacité/efficience ?
Pour faire plaisir au canton ? N'oublions pas que la liberté
dans notre pays, dont l'autonomie communale fait partie, a été
conquise peu à peu, difficilement, et qu'il faut la défendre face
aux changements rapides, parfois hâtifs, qui sont souvent imposés
« d'en haut ». Il est probable que tout pouvoir délégué
sera exercé moins bien et moins subtilement que le pouvoir
distribué. Gardons nos droits politiques et donnons à nos communes
les mandats de développer une coopération inter-communale plus
étroite. C'est là la voie juste de la meilleure efficacité de
travail de nos institutions locales sans laisser faire une
concentration du pouvoir politique potentiellement liberticide. Mon
propos ne vise pas à démolir le travail préparatif de nos
municipalités. Le projet de la fusion peut être modifié afin de
garder la structure politique actuelle tout en mettant en commun
toutes les activités communales dont l'efficacité peut être
améliorée par ce fait. Ce sont mes raisons pour voter contre le
projet de la fusion, l'acte qui n'aura d'effet que s'il est partagé
par la majorité du village.
Vous
pouvez exprimer votre opinion sur ce blog, vos contributions seront
acceptées à condition de rester dans les limites des échanges
courtois et argumentés.
André
Blecha - Gingins